Avenir du bureau: le Coronavirus a-t-il donné le pouvoir à l'utilisateur?
Par Méka Brunel, Directrice Générale de Gecina
Le confinement lié à l’épidémie de Covid19 a été une expérience grandeur nature pour l’immobilier de bureau. Les salariés ont été contraints de travailler à distance pendant plusieurs semaines, et des transformations qui étaient déjà à l’œuvre se sont brusquement accélérées.
Une première série d’analyses et de commentaires a semblé enterrer sine die le besoin d’aller au bureau. Tout pourrait se faire à distance, les technologies seraient matures, les salariés demandeurs, et enfin, cerise sur le gâteau, cela réduirait les déplacements inutiles, et contribuerait donc à la lutte contre le réchauffement climatique. Entendu off the record : le télétravail agirait comme un révélateur darwinien des forces vives des entreprises, et par effet de miroir, des sureffectifs. Sous la plage, les restructurations à venir.
Et puis les semaines ont passé, et une seconde série d’arguments a émergé. Le télétravail serait une ruse de l’histoire pour ramener les femmes aux tâches domestiques (ce qui a été indiscutablement le cas pendant le confinement), de nombreux salariés souffriraient des conséquences de l’isolement, la créativité souffrirait de l’absence d’échanges de visu. Peu à peu, le déconfinement s’accélérant, la majorité des entreprises souhaiteraient faire revenir la très grande majorité de leurs salariés. Entendu off the record dans le secteur immobilier : rien n’a réellement changé avec cette crise, plus de peur que de mal, business as usual, on en a vu d’autres ! Il faut que tout change pour que rien ne change.
Aujourd’hui plus qu’hier, la valeur des actifs immobiliers tertiaires dépend de ses clients et utilisateurs finaux. Des bureaux vides n’ont pas de valeur en soi.
Or la crise du Covid19 a permis à chacun de réfléchir. Aujourd’hui plus qu’hier, la valeur des actifs immobiliers tertiaires dépend de ses clients et utilisateurs finaux. Des bureaux vides n’ont pas de valeur en soi. Dès lors, la rotation de l’industrie immobilière d’une approche purement B2B vers une approche B2B2C voire B2C n’est plus seulement une option, c’est une nécessité pour survivre et se développer dans les prochaines années.
Trois tendances pré-existaient avant mars 2020 : le phénomène de métropolisation, partout observé dans le monde, qui agrège les ressources intellectuelles et économiques dans des centralités innervées par des réseaux de transports ; le déploiement dans le secteur immobilier de nouvelles technologies de masse, et non pas uniquement de la Proptech ; la lutte contre le réchauffement climatique, à propos de laquelle la sensibilité de l’opinion publique devient abrasive. Tous ces phénomènes poussent fondamentalement les industriels de l’immobilier à se transformer et à développer une approche résolument centrée sur leurs clients.
Dis-moi où tu travailles, je te dirais qui tu es.
L’histoire dira si WeWork a été le Napster de l’immobilier de bureaux. Mais il est clair que dès aujourd’hui les grandes foncières doivent se positionner comme des business partners de leurs clients, afin de les aider à développer leurs projets et à tirer le meilleur parti de leurs talents. Et pour cela, elles vont devoir développer une relation avec leurs utilisateurs finaux, aller vers une « hotellisation » de l’immobilier de bureaux. Demain, les salariés choisiront aussi les entreprises avec lesquelles ils veulent s’engager en fonction de l’expérience qu’ils vivront sur leur lieu de travail. Cette expérience sera modelée par des marques dont les acteurs de l’immobilier se doteront pour se rapprocher de leurs utilisateurs finaux, et créer avec eux une relation de confiance. Dis-moi où tu travailles, je te dirais qui tu es. Nos bureaux devront être vertueux sur le plan écologique. Technologiquement efficients car l’expérience client au bureau doit être meilleure que celle en télétravail si les entreprises veulent que leurs salariés se rendent sur leurs sites. Et nous devrons favoriser les échanges humains qui ont tant manqué pendant que le règne des écrans était là.
Allons-y ensemble ?
Source : Linkedin

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